La photo de nu est toujours une entreprise périlleuse qui demande d'éviter à la fois vulgarité et angélisme, en essayant de plus de convier créativité et originalité. Une gageure !
Pour ne pas réitérer ces sempiternelles images mille fois reproduites (très peu éclairées, en soi-disant clair-obscur, avec les mêmes poses alanguies toujours répétées, sensées mettre en valeur la beauté des formes de la femme .. bla bla bla .. !), il faut un peu d'audace et d'imagination.
Pour ce qui est de la beauté, une femme superbe le reste quelle que soit la pose ou la posture adoptée ; pas la peine de se casser la tête, la magie opère sans qu'il soit nécessaire d'intervenir. Les poses les plus improbables et biscornues ajoutent même du sel à l'exercice, donnant naissance à des émotions et des sensations inattendues et enthousiasmantes.
La partie d'échec m'a semblée une idée astucieuse, permettant de rassembler sur une même image, des poses et des attitudes les plus dissemblables voire opposées possibles, cependant toutes singulières, prégnantes et puissantes. Tout en permettant de créer des images pleines d'humour et de dynamisme.
Il n'y a ni vulgarité ni angélisme dans ce travail. Tel que je le conçois, le nu met toujours en scène l'intimité et la beauté qui toutes deux interpellent, bousculent, dérangent, violentent parfois et amplifient ainsi les intentions et les desseins mis en œuvre, ceux du photographe comme ceux du modèle, ainsi que les réactions et les émotions de celles ou ceux qui contemplent les images. Les défenses tombent et les messages, idées et sentiments les plus profonds peuvent ainsi se déployer librement, imprimant alors des esprits perméables et réceptifs !
Bien entendu, tout ceci n'est possible qu'avec une modèle hors du commun. Grâce soit rendue à Sandra
, modèle d'une beauté simple et intense, d'une grande présence, infiniment sensible, expressive et inventive, avec qui tout projet devient réalisable !
Le code des pièces sur l'échiquier :
Les Rois portent une couronne, sont armés d'une épée et se tiennent dignement.
Les Reines portent un diadème et adoptent des poses beaucoup plus féminines.
Les Tours se tiennent bien droites, guettent souvent au loin une main au dessus des yeux et sont armées d'un poignard.
Les Fous font les fous, prenant des poses les plus tordues ; ils ont les deux pieds à terre.
Les Cavaliers cabriolent ; ils n'ont qu'un seul pied au sol.
Les Pions sont à genoux.